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Le processus de destruction d’une bombe nucléaire est le fruit d’une réaction en chaîne d’atomes qui se divisent en deux et se multiplient
Du Kazakhstan, vient une réaction en chaîne de paix.

Le 29 août 1949, l’Union soviétique a fait exploser sa première arme nucléaire, portant le nom de code « Premier éclair » déclenchant une réaction nucléaire en chaîne qui provoqua la première grande contamination radioactive sur de vaste étendues du Kazakhstan. Au cours des 40 années suivantes, l’Union soviétique réalisa 455 autres essais nucléaires – 115 dans l’atmosphériques et 340 souterrains – sur ce territoire.

Les dommages causés à la population et à l’environnement du Kazakhstan ont été très importants. C’est ainsi près de 2 millions de personnes qui ont vu leur santé être gravement affectées par les premières retombées radioactives, par les effets toxiques à long terme de cette pollution comme par les effets transgénérationnels des radiations sur les gènes humains.

Désormais, une nouvelle réaction en chaîne émerge du Kazakhstan.

Il y a quelques mois, Tolegen Mukhamejanov, l’un des leaders du mouvement de la société civile qui a fermé le site d’essai nucléaire soviétique de Semipalatinsk au Kazakhstan en 1991 et actuel directeur de l’Opéra national du Kazakhstan, a proposé de lancer une « réaction en chaîne » d’actions de la société civile à travers le monde. Ces actions mettraient en évidence l’inhumanité et l’insécurité des armes nucléaires, dénonceraient les institutions et les politiques qui perpétuent la course aux armements nucléaires, et mettraient en avant les initiatives des gouvernements et des Nations Unies pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.

Tolegen Mukhamejanov a fait cette proposition à l’organisation UNFOLD ZERO, qui a lancé cette « Chain Reaction 2016 » avec le soutien de nombreuses organisations internationales de la société civile.

La « Chain Reaction 2016 » a débuté ce 8 Juillet, date du 20e anniversaire de la décision de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, lançant ainsi plus de 200 événements à travers le monde.

La « Chain Reaction 2016 » va se poursuivre jusqu’au 2 octobre, date de la Journée internationale de la non-violence (et date anniversaire de Gandhi). De nombreuses journées, comme les 6 et 9 août (commémorations des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki), le 21 Septembre (Journée International de la paix) et le 26 Septembre (Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires) s’inscriront également au cœur de cette action.

L’un des événements clés de la « Chain Reaction 2016 » est la conférence internationale « Construire un monde sans arme nucléaire » qui se tiendra à Astana, le 29 août, lors de la Journée internationale contre les essais nucléaires. Cette date coïncide également avec le 25e anniversaire de la fermeture du site d’essai de Semipalatinsk et le 67e anniversaire du premier essai nucléaire soviétique.

Cette conférence, qui sera ouverte par le Président du Kazakhstan Nursultan Nazarbayev, rassemblera des chefs religieux, des parlementaires, des maires, des responsables gouvernementaux, des représentants d’organisations internationales et des dirigeants de la société civile permettant de montrer une volonté commune, à travers cette action, d’un monde exempt d’arme nucléaire.

Cette conférence s’appuie sur une coopération déjà existante entre les chefs religieux, les maires et les parlementaires créée lors de a publication de la Déclaration : « Un monde sans armes nucléaires : Notre bien commun ». Elle fut publiée à Hiroshima lors du 70e anniversaire du bombardement nucléaire, le 6 août, 2015, et présentée à des chefs de gouvernement et à l’Organisation des Nations Unies.

La conférence espère lancer une dynamique qui aura un impact sur l’Assemblée générale des Nations Unies qui débutera en septembre avec l’ensemble des dirigeants des États dotés et non dotés d’armes nucléaires et avec le nouveau Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. De plus, le président américain Barack Obama devrait annoncer une nouvelle politique pour renforcer la norme de non-utilisation des armes nucléaires, et l’Assemblée générale de l’ONU est susceptible de lancer des négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire. Cette conférence à Astana pourrait renforcer le soutien de ces initiatives.

Le Kazakhstan a pris différentes initiatives en faveur du désarmement nucléaire, comme le rapatriement des 1 500 armes nucléaires sur le territoire de la Russie, la négociation d’une zone exempte d’armes nucléaire en Asie centrale, le lancement du projet ATOM pour sensibiliser le monde au sujet des essais nucléaires, la proposition au Nation Unies de créer la journée du 29 Août comme « Journée internationale contre les essais nucléaires », ou encore en proposant la Déclaration universelle pour un monde exempte d’arme nucléaire qui fut adoptée en 2015 par les Nations Unies, et la promotion d’un « Manifeste pour la paix 21e siècle » pour mettre fin au fléau de la guerre.

Le Kazakhstan a également tendu la main aux communautés religieuses et interreligieuses. Les conflits entre les religions ont été l’une des sources principales des conflits nationaux et internationaux. Le Kazakhstan a joué un rôle important en organisant des Forums spirituels (présidé par Tolegen Mukhamejanov), rassemblant différentes religions, ou l’accent fut mis sur le soutien interreligieux pour la paix et la sécurité pour un monde exempt d’arme nucléaire.

La volonté du Kazakhstan de soutenir le dialogue interreligieux pour la paix est également visible dans le monument Bayterek que le gouvernement a érigé au centre d’Astana. Ce monument représente un « arbre de vie ». Il est possible d’entrer dans cette tour ou se trouve à son sommet une boule en or ; qui vient faire écho à Samruk – mythe kazakh – de l’oiseau sacré qui pond chaque année un œuf en or. En son centre, se trouve une œuvre d‘art qui symbolise la coopération pacifique de chefs religieux et politiques représenté par l’empreinte de la main du Président du Kazakhstan et la signature de 17 représentants de différentes confessions religieuses.